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Les mondes du chamanisme

La réalité non-ordinaire et ses trois mondes

Une réalité non-ordinaire

Comme expliqué dans l'article précédent – Qu'est-ce que le chamanisme ? – ce qui caractérise cette pratique est l'utilisation des états modifiés de conscience, spécifiquement l'état de conscience chamanique, qui permet d'étendre sa perception sensorielle au-delà de ce qui est visible. On donne le nom de réalité non-ordinaire à cette réalité élargie, en opposition à la réalité ordinaire qui rythme notre quotidien. Aussi appelée l'autre monde ou monde des esprits, cette réalité est la face cachée de l'existence matérielle, un monde psychique où l'on perçoit les choses de manière fluctuante, sous forme d'énergie. Pour reprendre un des principes de la physique, c'est comme si l'on passait de l'état de particule à l'état d'onde. On a tous déjà expérimenté cette réalité, notamment à travers le rêve, expérience primordiale dans les traditions chamaniques. Les chamanes, grâce à diverses méthodes de transe – tambour, danse, plantes – peuvent accéder à l'autre monde à volonté, et de manière complètement lucide. Pour eux, c'est l'esprit qui façonne la réalité, le monde de la matière découlant de cette réalité psychique plus large, au sein de laquelle ils opèrent pour en réajuster les déséquilibres. Les aborigènes d'Australie appellent cette réalité le temps du rêve : un plan au-delà de l'espace-temps ordinaire, au sein duquel notre réalité est façonnée.

Esprit, es-tu là ?

Par expérience, la vision chamanique est animiste : en chaque chose, les chamanes voient un esprit – une intelligence autonome, avec laquelle il est possible de communiquer dans la réalité non-ordinaire. Ainsi, les chamanes communiquent sans cesse avec les esprits des plantes, des animaux, des lieux ou des ancêtres, qui sont pour eux de précieux enseignants. La manière dont cette communication se fait est spécifique à chaque personne : visuelle, kinesthésique, intuitive, auditive, olfactive... C'est généralement une expérience de synesthésie, mêlant un grand nombre de perceptions sensorielles et extra-sensorielles. Les relations que les chamanes développent avec les esprits sont diverses, allant de l'apprentissage et la guidance à la protection psychique, cette dernière étant essentielle dans tout travail chamanique.
La première étape pour un chamane est de se lier à ses esprits alliés, qui l'assistent, le guident et le protègent durant les soins et les cérémonies. Ces alliés prennent diverses formes suivant les traditions : ancêtres, plantes personnifiées, anges, dieux, maîtres spirituels, extraterrestres, etc. Dans la méthode que j'enseigne, on se connecte à l'animal de pouvoir, aussi connu sous le nom d'animal totem. Cet esprit tutélaire, présent dans de nombreuses cultures chamaniques, nous apporte une grande force lorsqu'on fusionne avec lui, nous assurant la sécurité sur tous les plans. Propre à chacun, cet esprit animal est le garant du pouvoir personnel. L'idée de pouvoir est essentielle dans le chamanisme : lorsque l'on perd son pouvoir ou qu'on le donne à quelqu'un (comme c'est souvent le cas), on perd son élan vital et notre vie devient subie alors qu'elle ne demande qu'à être créée.

Les trois mondes

Lorsqu'il voyage dans l'autre monde, le chamane utilise une carte, ce qui lui évite de se perdre ! Il existe toutes sortes de cartes de la réalité non-ordinaire : chaque chamane façonne la sienne d'après sa propre expérience. Cette carte est un outil avant tout, et ne remplace en aucun cas l'expérience, qui est bien plus riche et complexe qu'un simple modèle. Pour reprendre le philosophe Alfred Korzybski, la carte n'est pas le territoire ! Cependant, en étudiant les cultures chamaniques, les anthropologues ont pu découvrir une cosmologie qui revenait sans cesse : celle des trois mondes. C'est l'idée que la réalité non-ordinaire contient trois régions principales : le monde d'en bas, le monde du milieu et le monde d'en haut.
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L'animal de pouvoir, illustré par Susan Seddon Boulet
• Le monde d'en bas est le monde des forces terrestres. Souvent décrit comme un monde naturel, il est habité par les animaux de pouvoir et les esprits de chamanes défunts. Il célèbre la diversité de la vie, le plaisir, la créativité et la force vitale. Longtemps condamné par les religions, qui l'ont apparenté à l'Enfer pour des raisons de pouvoir, il renaît de ses cendres, à une époque où l'on a plus que jamais besoin de se relier à la Nature.
• Le monde d'en haut, lui, est très spirituel. C'est l'équivalent du paradis que décrivent de nombreuses religions. On y découvre les forces célestes : maîtres spirituels, guides, anges et archétypes, etc. On y célèbre la sagesse, l'unité, la lumière – un monde plutôt zen ! Les mondes d'en haut et d'en bas ont un point en commun : ils sont peuplés d'esprits compatissants, à l'amour inconditionnel, toujours là pour nous aider sans jamais rien demander en retour. Dans le travail chamanique, ce sont eux qu'on commence par rencontrer car ils constituent des alliés primordiaux.
• Le monde du milieu est simplement l'autre face de notre réalité matérielle. Il est peuplé par les esprits de la nature, des ancêtres, des lieux et des éléments, ainsi que nos esprits d'êtres humains. Contrairement aux deux autres mondes, on y possède un ego, c'est-à-dire une conscience individuelle. Ainsi, les esprits du milieu défendent naturellement leur intérêt personnel, et travailler avec eux demande généralement un échange de quelque sorte : c'est donnant-donnant ! Ils ne sont pas tous mauvais, bien évidemment, mais s'aventurer dans le monde du milieu demande une grande lucidité afin d'éviter les problèmes liés au pouvoir – il en est de même dans notre réalité ordinaire, qui fonctionne de la même manière.

L'importance du retour

Voyager dans ces autres mondes est avant tout utile : la perspective étendue de l'états de conscience chamanique permet de trouver des solutions aux problèmes du quotidien. Le but n'est pas de rester de l'autre côté, mais d'intégrer ces apprentissages à sa vie matérielle. D'où l'importance du rituel dans la pratique chamanique, qui permet de cadrer l'état modifié de conscience – on s'y prépare, on part, puis on revient et on intègre l'expérience. Connaissez-vous la différence entre un chamane et un fou ? Le chamane revient de la réalité non-ordinaire avec les deux pieds bien sur Terre, alors que le fou y reste perché. Pour véritablement évoluer, on doit parvenir à ancrer ses apprentissages dans la matière... car l'esprit ne demande qu'à s'épanouir dans le corps !
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